La chirurgie esthétique et la médecine régénérative

La chirurgie ou la médecine régénérative consiste à restaurer ou régénérer les tissus. On utilisera les facteurs de croissance, les cellules souches présentes dans nos propres tissus. Lorsque ces éléments seront injectés, ils permettront alors à nos tissus de se régénérer, d’améliorer leur trophicité.

En France nous pouvons utiliser le plasma riche en plaquette (PRP) que l’on peut produire après un prélèvement sanguin issu du patient à traiter.

La graisse (tissu tant décrié) est une formidable source de facteurs régénérants, des prélèvements adipeux sont réalisés sur les patients puis seront filtrés pour obtenir de la graisse de plus en plus fine jusqu’à une émulsion graisseuse appelé nanofat très riche en facteurs de croissances avec aussi cellules souches.

Il existe aussi d’autres filtres permettant de collecter la stromal vascular fraction (SVF) qui sera aussi travaillée avec des enzymes, la SVF est également riches en facteurs de croissance, en fibroblastes et cellules de vaisseaux sanguins pouvant permettre  une régénérescence des tissus.

Toutes ces techniques représentent une formidable avancée en Médecine avec de grandes perspectives non seulement en chirurgie esthétique et réparatrice mais aussi dans beaucoup d’autres spécialités pour régénérer les tissus qui ont été lésés par le vieillissement ou des facteurs exogènes (mécaniques ou autres….)

On peut par exemple utiliser ces éléments régénérants en les injectant dans une articulation atteinte d’arthrose, cela permet de recréér du cartilage indispensable au bon fonctionnement de l’articulation.

Tout le monde a entendu parler des cellules souches qui sont les précurseurs des cellules des différents tissus (grâce à différents facteurs permettant leur différentiation) Ces cellules peuvent permettre de réparer des anomalies tissulaires acquises ou congénitales. (redonner du muscle cardiaque qui avait été transformé en fibrose après un infarctus par exemple….)

Quelle en est l’utilisation en chirurgie ou médecine esthétique à l’heure actuelle ?

Il faut noter que les effets de ces traitements n’est pas immédiat, il faudra attendre que les tissus se régénèrent, en augmentant leur vascularisation, en se repulpant de collagène et de fibres élastiques de bonnes qualités.

Le PRP (plasma riche en plaquettes)

On effectue un prélèvement sanguin qui sera centrifugé avec différente substances et l’on obtiendra d’un coté les globules rouges et de l’autre coté le PRP riche en plaquettes et facteurs de croissances.  La réinjection de cette partie de couleur jaune dans les tissus permettra une régénération de ceux-ci et corrigera certains problèmes.

La nanofat           

Elle résulte de prélèvement graisseux qui seront passé dans différents filtres de 2,4 puis 1,4 puis 1,2 mm et un dernier filtre permettant d’obtenir une émulsion très riche en tissus et facteurs régénérants.

On peut réparer et régénérer avec Nanofat.

Les capacités de régénération de nanofat ont ouvert de nouvelles opportunités pour améliorer la santé des articulations, des tendons, des cartilages et des muscles dans les applications musculo-squelettiques. Les pratiques ambulatoires peuvent désormais utiliser efficacement les propres tissus adipeux de leurs patients pour aider le corps à se guérir et à rétablir sa fonction avec peu ou pas de temps d’indisponibilité. Le Dr Randy Moore, ainsi que 9 autres experts en applications de la médecine régénérative pour les affections musculo-squelettiques

Pour le rajeunissement du cou

La petite taille des particules uniques de Nanofat permet des injections intradermiques sans effort à travers une aiguille de calibre 30 pour améliorer la texture, la coloration et l’élasticité de la peau. On peut rajeunir élégamment la région du cou vieillissante avec une combinaison d’injections intradermiques de nanofat et de microfatte sous-cutanée                                           

La SVF( stromal vascular action) 

Obtenue par prélèvement de graisse et dissociation enzymatique permet d’obtenir des cellules et facteurs régénérants.

Les cellules souches            

Elles ne sont pas encore utilisées en médecine journalière en France.

Quelles sont les indications en chirurgie et médecine esthétique ?

Les injections de PRP peuvent être utilisées :
  • 1) Dans le cuir chevelu pour ralentir et diminuer une perte de cheveux, cela permet donc de réduire la perte de cheveux et cela peut permettre aussi la repousse de tous petits cheveux ressemblants à du duvet.

On obtient surtout une amélioration de la qualité du cheveu qui devient moins fin et a moins tendance à tomber, il y a rarement une augmentation de la densité des cheveux, ce qui pour l’instant ne peut être obtenue que par la microgreffe capillaire. On recommande par ailleurs d’effectuer deux ou trois séances d’injection de PRP après avoir effectuer une greffe de cheveux pour obtenir un meilleur résultat.

  • 2) Dans le visage pour améliorer la trophicité cutanée du visage, pour diminuer des cicatrices d’acné, diminuer quelques taches, apporter un coup d’éclat, un certain rajeunissement du visage. Ces injections sont bien connues du public pour lequel le nom de vampire lift a été attribué.
  • 3) Partout pour améliorer l’état de la peau ou des muqueuses.
Les injections de dérivés de tissu adipeux comme la nanofat peuvent être utilisées :

1) Pour le rajeunissement du visage.

On connaît déjà l’effet volumateur de la lipostructure qui contribue au rajeunissement du visage par restauration des volumes du visage. Grâce à nos différents filtres les techniques se sont nettement améliorées. Le visage possède différentes zones avec une peau plus ou moins fine au niveau des paupières et des zones plus épaisses comme les pommettes, les joues. La greffe de graisse doit donc être différente selon la topographie de ces zones.             

Ainsi on injectera une graisse appelée millifat (filtrée à 2,4 puis 1,4 mm) dans des zones où la peau est plus fine comme les paupières inférieures pour les cernes par exemple (cela évite le risque de mini nodule graisseux visible) ou pour corriger le creux de la paupière supérieure qui donne un aspect d’œil creux, fatigué.                             

Cette millifat pourra aussi être injecté dans le fond des rides où on a moins besoin d’un effet volumateur.                                    

La nanofat pourra être injectée :

Dans tout le visage ou le décolleté pour stimuler le derme, améliorer la trophicité du visage et du cou, améliorer la pigmentation de la peau. Les effets se voient sur la durée environ un an après l’intervention.

Les injections de nanofat améliorent encore les résultats des liftings en diminuant l’aspect terne de la peau, en provoquant un véritable coup d’éclat.

La tendance actuelle est d’allier ces différentes techniques en étant moins agressif sur les gestes du lifting et en couplant ces techniques  de greffe de graisse pour obtenir un résultat très naturel et ne pas donner un aspect tiré qui ne peut plus être accepté par nos patientes.     

Le Dr Steven Cohen de San Diego, partage fréquemment ses conclusions sur l’amélioration progressive du volume de la cavité médio-faciale de 18 à 24 mois après la greffe de graisse simultanée et le lifting du visage, il apporte ainsi un aperçu du remodelage de la greffe de graisse.                         

2) Les techniques d’injection de graisse comme la nanofat sont de plus en plus utilisées en chirurgie intime pour la femme.

On peut ainsi restaurer la muqueuse génitale qui a pu devenir plus sèche après la ménopause ou après un traitement oral de vitamine A acide comme l’Isotrétinoïne.

On peut restaurer des grandes lèvres qui se sont affaissées et fripées avec le temps par réinjection de fat, millifat et nanofat.           

3) Ces techniques d’injection de graisse peuvent être utilisées dans le rajeunissement de la main pour repulper la peau du dos de la main qui s’est affinée avec l’âge en laissant apparaître les veines qui deviennent de plus en plus visibles. Les taches des mains seront aussi améliorées.                             

4) Le cuir chevelu peut aussi être le siège d’injection de nanofat et millifat pour améliorer une calvitie.

Le spectre thérapeutique est donc large et je pense que nous ne sommes qu’au balbutiement de l’utilisation de la chirurgie et de la médecine régénérative.